• Jagat (1290m) > Dharapani (1860m)

    Mardi 16 mars 2010 : entrée en terre bouddhiste

       La journée commence presque comme la précédente. Presque car, comme Olivier et moi sommes levés plus tôt, Krishna en profite pour m'enseigner quelques rudiments de népalais, notamment les nombres de 0 à 10 et les formules de politesse.

       Le parcours débute en longeant la rivière Marsyangli qui se faufile au fond d'une gorge. De part et d'autre de celle-ci, le paysage est composé de diverses essences d'arbres, de parois rocheuses et de quelques cascades :

    Vallée de la Marsyangli

       Sur l'autre rive, Rudra nous fait remarquer des essaims d'abeilles flanqués sur la falaise au-dessus du vide. Commence ensuite une ascension régulière qui va nous faire basculer de la sphère d'influence hindouiste à la sphère bouddhiste. La première regroupe 80% de la population en tant que religion officielle de la royauté (jusqu'en 2006) puis de la république. La proportion réelle de bouddhistes est quant à elle méconnue, la pratique simultanée des deux religions étant monnaie courante.

       Nous effectuons la montée au rythme des mules, monture plus efficace que le cheval. Quelques plans de cannabis se trouvent sur le bord du chemin et suscitent l'intérêt de certains trekkeurs aux alentours du mois d'octobre.

    Caravane de mules Traversée d'un pont suspendu La Marsyangli
      
       Nous passons également par un petit village traditionnel très mignon où une famille est à l'oeuvre dans son champ :

    Exploitation familiale Arrivée dans un village

       Au sommet d'une ultime montée pierreuse, nous marquons une halte à un petit restaurant, le temps de se désaltérer, puis gagnons le faîte du col. Celui-ci marque la frontière entre les districts de Lamjung et de Manang. Sur notre droite, un camp militaire est juché sur un promontoire. Une tour en pierre le surplombe et des barbelés en dessinent les contours. Sur notre gauche, la pente descend doucement et nous offre la première occasion de voir un rhododendron. Sur la crête, une porte blanche ouvre sur un horizon nouveau, plus minéral, vestige d'un ancien lac aujourd'hui disparu. Nous franchissons ainsi le seuil des contrées bouddhistes.

    Vallée conduisant à Tal

       Le sentier serpente quelques dizaines de mètres le long du massif et se perd dans un enchevêtrement de roches et de sable où progresse une caravane de mules.

    Caravane de mules dans la vallée de Tal

       La traversée de cette petite vallée est assez prompte et nous nous présentons à l'entrée de Tal. Une nouvelle porte blanche marque l'accès à ce village. Elle est surmontée de 3 chortens colorés en bleu, blanc et rouge. Le bleu symbolise l'énergie, le blanc est associé à la compassion et le rouge est en fait du jaune pour la sagesse. Sous la porte, de petites niches abritent chacune deux moulins à prières. Il convient d'agiter ceux qui sont du côté de la main droite, la main "pure". Les moulins doivent en outre tourner dans le sens des aiguilles d'une montre. Dans les coins les moins pauvres, ils sont gravés du mantra sacré Om Mani Padme Hum sur lequel je reviendrai ultérieurement. A l'intérieur de l'objet rituel, 1000 prières sont inscrites sur un rouleau de papier. Chaque tour de moulin sur lui-même permet ainsi de réaliser 1000 prières pour les défunts, les malades ... La personne qui les meut fait ainsi preuve de compassion, vertu représentée par le chorten blanc placé au-dessus de la porte.

    Porte à l'entrée de Tal Moulins à prières

       Franchi ce seuil symbolique, nous entrons dans la ville et rencontrons de nouveaux murs soit de moulins à prières, soit de mani. Les murs de mani sont constitués de nombreuses pierres plates portant des inscriptions en relief, notamment Om Mani Padme Hum.

       A l'autre bout de la ville, nous atteignons le restaurant du jour. En attendant que le repas soit prêt, nous partons à trois visiter les environs : un monastère qui s'avère fermé et une haute cascade dégringolant d'une montagne. Le vent souffle baissant la température ressentie, le repas ne s'éternise donc pas.

       La marche de l'après-midi est assez rapide : deux heures durant lesquelles nous commençons par longer la Marsyangli à flanc de falaises pour rejoindre un pont suspendu nous permettant de traverser la rivière. Une averse nous prend par surprise et repart aussi vite qu'elle est venue. Juste le temps d'étrenner mon poncho ! Par contre, la visibilité sur les sommets est réduite tant le plafond nuageux est bas. Nous retrouvons également les caravanes de mules qui avaient pris un peu d'avance lors de notre pause déjeuner.

    Arrivée dans un village Marsyangli Marsyangli

     

       Nous terminons la journée dans un village à la confluence de deux rivières : Dharapani (1860m). Un check-point se trouve à l'entrée du village. Peu après, nous prenons possession de notre chambre d'hôtel. Demain, nous atteindrons une poste, il faut donc chercher aujourd'hui les cartes postales et les écrire. Il nous reste également du temps pour pousser un peu plus loin la découverte de la localité vers un pont supplémentaire et une jolie maison en pierre. Je clos enfin la journée comme elle avait commencé : par un cours de népalais.


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